"EVANESCENCES" - BDSM Weblog .

Un e-mail ami m’avertit que mon blog a été choisi par Grégory Levis et Olivier Monnot pour figurer dans la rubrique « érotique » de leur Guide des Blogs Francophones 2006 édité chez Micro Application.

Dans cette rubrique, je représente, seule, le BDSM.

Je les remercie et me sens d'autant plus flattée que l’extrait choisi de l’un de mes textes est de loin celui que je préfère.

Mais, et c’est sans doute du aux délais d’impression de leur Guide, je ne tiens plus ce blog depuis le mois de juillet, n’en ayant plus le temps pour des raisons familiales et professionnelles .

Après pareil éloge, j’aurais presque envie de l’ouvrir à nouveau !

Même si tel était le cas, même si d’ici quelque temps je revenais, cette citation dans cet ouvrage est usurpée.

S’il y a un blog qui doit représenter le BDSM en francophonie, il faut que ce soit le premier d’entre eux et pour sa date de création ( quasiment trois ans avec une note par jour ), et pour sa qualité informative, culturelle, polémiste ainsi que l’intérêt des commentaires et de la participation qu’il suscite.

Et que les visiteurs venants ici, alléchés par ce guide, sachent quel autre blog visiter.

Je rends donc à AURORAWEBLOG les lauriers qui lui revenaient et que j’ai reçus à sa place.

En la remerciant d’avoir « osé » être le premier blog BDSM et d’avoir permis à tant d’autres de « se lancer » ensuite.

Même le nom de mon blog, « Evanescences », m’avait été inspiré par elle.

Allez lire AURORA sur son blog!

Le "BDSM dans tous ses états", c'est là-bas qu'on le trouve.

Dans quelques heures, je vais me laisser emporter sur les routes par la nuit de juillet, afin de rejoindre ce bleu que j’ai attendu tout cet hiver, ce bleu qui m’a tenu compagnie et fait prendre patience sur ce blog.

A toutes les personnes qui m’ont visitée et plus encore à celles qui ont laissé un petit mot ici, je souhaite un été de rêve et dis à bientôt, en août…

Photo Eric Hiss

Dos lié

Pleins et déliés

Ecriture exigeante

Ténacité constante

Attente

Lente.

Discipliner ses membres

Accepter de se tendre

Défi

Des ficelées,

Premières de cordée.

Accordez

Moi cette danse

J’ai si envie

Si j’y pense

Envie

De toi

Quand tu me lis

Lie-moi…

On peut ne voir

Que la pose,

Que le noir,

Que le fer,

Les cadenas.

On peut aussi voir

Tout le rose

Et la moire,

Cachés derrière

Tout ça.

Photo Christine Kessler.

Liée

Par les pieds.

Il faut de la lumière

Oui, mais il en faut peu

Juste pour qu’elle éclaire…

Avant que d’être jeu,

Les bougies suffiront.

Elles tournent en rond

Pour éclairer la scène,

La cérémonie des extrêmes.

Je suis ton spectacle

Et ton réceptacle.

Nue

Comme au Début.

Regarde-moi :

Je suis arc pour toi,

Tendue de ferveur.

Vois dans la pénombre

Se nourrir les ombres.

Sache guetter ton heure,

L’heure bleue.

La patience ici,

Vertu de la nuit,

Vaut pour tous les deux.

Ils s’harmonisent, ils se maux disent.

Prends ce qu’elle te donne

Reçois son abandon de fleur.

Et toi, douce dans la tourmente,

Sache être racine, être plante

Et qu’en toi il plante son germe.

Amour ne sort pas du papier

Ni du journal télévisé.

Amour peut sortir du cuir nu

Et de l’offrande à fleur de peau,

Du corset tellement serré,

Qu’il empêche de respirer.

Amour ici n’est pas vain mot.

Image Lornah

Elle se tait d’office

Elle a donné sa voix

En partage au silence

Et maquillé ses yeux

D’un noir loup duveteux

De poudre charbonnée.

Ainsi parée, ainsi fardée

Sonne pour elle l’heure

Si sombre de la nuit

Où son corps en attente

Va trouver le chemin

Qui l’amène à l’extase.

Il vient, il ne dit rien

Il pose ses doigts là

Sur la pointe d’un sein

Qu’il triture à loisir

Et c’est la quintessence

Pour elle du plaisir

Car enfin, tout commence...

PHOTO FLUTTER BY STUDIOS

Tire-moi au cordeau

Applique-moi les lois de la physique

Soumets mon corps d’O

Aux règles d’équilibre

Dessine-moi géométrique

Les attaches et les liens

Sont faits pour ça.

Et lorsque tu me donneras le mouvement

C’est au ras du sol que je m’amplifierai

Toujours aussi fidèle à la gravitation

C’est à genoux que je serai…

PHOTOS ROMAN KASPERSKI

J’aime sentir ton sexe durcir contre moi. Il bat, il palpite comme un cœur. C’est une émotion sensuelle sans pareil. Savoir que c’est moi qui la provoque. Moi, mon être, mes mots, mon corps. Pas seulement mes fesses, mes seins et mon sexe. Moi toute entière. Personne comme toi ne m’aura autant fait sentir le pouvoir aphrodisiaque de mon rire.

J’ai toujours détesté être désirée et prise par instinct simplement. C’est arrivé souvent pourtant dans la première partie de ma vie. C’est là que je me suis sentie le plus « aléatoire ». Moi mais aussi bien une autre pour peu que…

J’ai toujours souhaité être choisie. Et le BDSM tel que nous le vivons fait que je suis ce choix. Authentiquement physique parce qu’authentiquement cérébral.

Parce que je te suis soumise me voici attachée par tes soins au sens propre. Et nous voici liés au sens figuré l’un l’autre par ces cordes qui, pourtant ne se voient que sur mon corps. Mais ce sont tes mains qui ont tissé le lien. Et ils ont été longs à faire ces entrelacs de fils, ces superpositions, ces nœuds savants. Il fallait les penser avant de les mettre en œuvre. Désir projeté. C’est cela la cérébralité. Et le BDSM la marie à égalité avec le physique. Sensuel mais jamais sans suite. Tant pis pour Gainsbourg…

Tu as eu tout ton temps pour que mon corps t’excite à le frôler, à le palper, à le modeler de sinuosités en courbes. Pour que mon corps t’excite aussi à l’imaginer tel qu’il devient peu à peu dans ton filet de cordages. Tu caresses mes fesses, tu n’en oublies pas un millimètre, tu en connais toutes les rondeurs dans tous les sens. Toute la texture aussi. Soie ici, velours là.

Puis tu les appréhendes autrement. Voici que soudain tu leur donnes une nouvelle vie étrange dans laquelle elles vont chauffer, rougir, brûler. Sans se consumer. Rafales de lanières ou de rotins. Percussions dont, oui, tu es maître, comme de moi, à l’infini.

Et là, c’est mon ventre qui se met à palpiter comme un cœur qui bat.

Je deviens marée salée, marais salant.

Toujours une histoire d’eau …

PHOTO STEVEN SPELIOTIS

Aussi légère qu’un ange avec ses plumes

Aussi légère qu’un papillon en chaînes

Je m’envole.

Quelques jours

Sans paroles

Sans discours.

Rendez-vous

Avec des mots tout neufs

Le neuf.

;-))

Photo Darkened Angel